arbreAllez, prenons de l’altitude pour cette rentrée et quittons le plancher des vaches pour parler arbres.  Même si les gens ont globalement une image positive des arbres, ils procurent néanmoins des désagréments à certaines personnes qui n’hésites pas à le faire savoir. Tapis de feuilles mortes sur le gazon, bogues de châtaigne qui piquent les doigts des enfants, les oiseaux qui stationnent sur leurs branches et se délestent sans retenue sur les carrosseries de voitures garer en dessous, leurs cimes qui fait trop d’ombre, des jeunes pousses de frêne qui viennent se loger dans le dallage de l’allée de garage ou dans une jardinière … (témoignages réels). Pourquoi tant d’hostilité ?

C’est oublier un peu vite que l’arbre est le compagnon de l’Homme depuis toujours. De la flambée de cheminée, au bois de construction et de menuiserie, au papier de ce bulletin municipal en passant par son rôle joué en faveur de la qualité de l’eau et la fertilité des sols dans nos campagnes au travers de son bocage notamment, il est bien là parmi nous. Comment définir l’arbre, cette forme de vie extraordinaire battant des records de longévité en comparaison avec le bref passage de l’Homme sur Terre. Les connaît-on vraiment ces créatures qui font partie du paysage ? Il est certes facile de faire la différence entre un marronnier et une pâquerette, mais combien de personnes sont capables de faire la distinction entre un chêne sessile et un chêne pédonculé, un orme champêtre et un charme commun ?… Il y a de cela quelques années, mon fils me demanda : quel est cet arbre papa ? J’étais incapable de lui répondre. Autant, je pouvais reconnaître n’importe quelles marques de voiture, des modèles qui change tout le temps et qui ne reste pas, mais là, je me retrouvais muet. J’ai depuis corrigé cette lacune. Car ces arbres seront présents tout le long de notre vie contrairement à une Renault Fuego GTS ! Leur porter un peu d’attention n’est pas réservé aux spécialistes. Il est à la portée de tous d’apprendre à les connaître. Ils font partie de notre patrimoine même s’ils ne sont pas classés « arbres remarquables ».

Généralités : non le tronc ne sort pas du sol comme le verre de terre de son trou, non, la balançoire suspendue sous une branche basse ne risque pas de monter avec le temps pas plus que le cœur qu’a gravé René pour Jeannette dans son écorce. Contrairement à ce qu’on peut croire, un arbre n’est pas une masse importante de tissu vivant. Le bois est un matériau mort recouvert d’une pellicule vivante, le cambium, protégé par l’écorce. Une particularité qui nous différencie de lui : l’arbre est autotrophe (comme tout le monde végétal d’ailleurs), c’est à dire qu’il est capable de transformer les sels minéraux et l’eau du sol en matière organique. Au moyen aussi de la photosynthèse via son feuillage (nous en reparlerons). Pour simplifier : il produit sa propre nourriture sans rien ne demander à personne ! Ce qui est – soit dit en passant – pas notre cas. Il stocke et transforme le dioxyde de carbone – le fameux CO2, ce puissant gaz à effet de serre – et libère en échange de l’oxygène, gaz indispensable à toutes les formes de vie.

Autant dire que s’il n’était pas là, nous n’y serions sans doute pas non plus. Présent bien avant nous sur Terre et malgré une posture imposante, l’arbre reste néanmoins fragile – une tronçonneuse peut venir à bout d’un spécimen tricentenaire en quelques minutes.

Silencieux et dignes ces arbres sont ancrés bien au-delà de leurs racines dans notre histoire. Je vous propose d’aller à la découverte des arbres de notre région dans les prochains numéros.