L’église Saint-Méen

Avril 1840

Le Maire, Julien MALO BOUESNARD et son Conseil, Le Recteur, Jean François REGNIER et ses fabriciens, décident ensemble la Construction d’une nouvelle église. Placée sous le vocable de Saint-Méen, comme la précédente, elle se dressera dans le Champ du Tertre sur l’emplacement de la Chapelle Sainte-Anne du Tertre à la Perche, en bordure du Chemin neuf qui va de Dinan à Rennes par Bécherel.

15 Juillet 1840

Jean Baptiste DELAROCHEAULION (1795-1885), architecte de la Ville de Dinan, présente les plans de la future église au Conseil Municipal. Ces plans sont acceptés.

1er Mars 1844

A lieu la pose de la première pierre, et les travaux commencent. Les charrois des pierres et des poutres sont assurés, gratuitement, par les habitants de la Commune. Les travaux sont menés, si rondement, que la Grand’ Messe de Noël (25/12/1844)  peut être dite dans l’église toute neuve. Ces travaux ont coûté la somme de 20 700 Francs or. Mais tout n’est pas terminé. Enfin le CLOCHER se dresse en juin 1847 : une tour carrée de granit de deux étages, couverte de deux dômes charpentés et ardoisés.

En 1865

La fabrique fait l’achat de deux autels annexes dédiés, l’un à Sainte-Anne, l’autre à la Sainte Vierge.

En 1866

Le grand vitrail du Chœur est mis en place. Il avait été acheté aux Carmélites du Mans. Malheureusement la grande tempête de 1894 le détruit en entier. Deux ans plus tard, un nouveau vitrail fabriqué par l’entreprise LOIGNEAU de Saint-Brieuc est mis en place.

24 Août 1920

A 9 heures du matin, un violent incendie se déclare dans les combles de l’Eglise. En quelques heures la toiture, les charpentes et tout le mobilier sont détruits. Les vitraux éclatent et leurs plombs fondent. Le soir, il ne reste plus que les mûrs fumants.

En Septembre 1920

Commence le déblaiement des cendres et des gravats. Ces travaux préliminaires à la reconstruction seront terminés en octobre date à laquelle débute celle-ci. Elle fut conduite par les architectes FAIRIER et ROLLAND, en collaboration avec le Maire ; François GONY (1920 – 1921 (+)  et le recteur Jean Marie CHEVALIER (1902 – 1922). Les travaux se terminent début mai 1923 sous Louis LUCAS, Maire  de  1921 à 1945 et François PEAN, Recteur de 1922 à 1926. La bénédiction de l’Eglise SAINT-MEEN  restaurée a lieu le Dimanche 13 mai 1923, jour de la fête de Jeanne d’Arc. La cérémonie est présidée par le Chanoine ROSE, directeur du Grand Séminaire de Saint-Brieuc. « Notre zélé recteur », l’abbé François PEAN dit la Grand’Messe.

Du 4 au 7 Août 1944

Lors des combats de la Libération, l’église est touchée par de nombreux éclats d’obus. Les travaux de réfection (toits et vitraux) commencent dès Septembre.

Le dimanche 22 novembre 1945

sont fêtés le Centenaire (1844-47) et la bénédiction de l’Eglise restaurée. Les cérémonies sont présidées par le Chanoine ROSE, Vicaire général du Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, le Maire étant Ferdinand HERVE (1945-1949) et le Recteur, Augustin BERTHELOT (1937-1946).

Les cloches

Depuis des siècles, les cloches « ces voix aériennes » rythment la vie des populations par les sonneries des angélus : trois tintements répétés 3 fois, suivis d’une volée, matin, midi et soir. Les cloches annoncent aussi, aux communautés humaines, les évènements heureux ou malheureux : baptêmes, mariages, décès et enterrements, ou les grands évènements de la nation : Royaume ou République.

Les premières cloches, celles du IIème millénaire avant JC, furent trouvées en Chine par les archéologues. Puis viennent les cloches des palais babyloniens, du XIIème siècle avant JC, que les romains, plus tard, nommèrent TINTINABULI. Le monachisme oriental s’étendant aux chrétientés celtiques, nos moines pérégrins bretons adoptèrent les cloches et clochettes dès le Vème siècle de notre ère. Au XIIème siècle, la plupart des cathédrales, églises et monastères possèdent leurs cloches qui appellent les fidèles aux divers offices. Puis au XVème siècle, les caravelles découvrent les « Terres neuves » au son de leur cloche de bord.A la même époque, les beffrois municipaux se dotent aussi d’une ou plusieurs cloches, afin d’appeler les échevins aux réunions des conseils. A Dinan, les cloches de l’Horloge carillonnent : Noguette dès 1475, Jacqueline et Françoise, dès 1498 et Anne, le gros bourdon, en 1507.

A la fin de l’ancien régime, le Royaume de France compte plus de 250 000 cloches qui carillonnent à toutes volées pour annoncer : les naissances royales, les couronnements, les joyeuses entrées ou les victoires.

La grande Révolution en fît fondre plus de cent mille, principalement celles des maisons religieuses. Avec leur métal, la Convention fit frapper des monnaies divisionnaires de 12 deniers, 2 sols ou 3 livres. Mais elle fit couler peu de canons, car ce métal est trop « brisant ». Le calme revenu, de nouvelles cloches furent hissées au sommet des clochers néo-romans ou néo-gothiques. Leurs baptêmes donnèrent lieu à de grand’messes et de grandes réjouissances populaires.

En 1990, la République Française comptait environ 6 000 cloches inscrites ou classées aux Monuments historiques.

Devinette Gallèse
Tji’ que la grosse feum’chantante
A la rob’ large ben amidonnée
Tja un cerveau sans tête
Coueffée d’eun couronne a quat’ s’ailes
Tji saoté su eun’ seule jambe
Sous un corps baptisé sans âme.

Le port de Dinan-Lanvallay

A cette époque, des moines Bénédictins y fondent un prieuré qu’ils nomment la Magdeleine du Pont.

Vers 1070

Est écrit le premier texte signalant les donations faites au prieuré par Geoffroy, Seigneur de Dinan, et son frère Riwallon.

A la fin du XIIème siècle

Est construit le premier pont de pierre à quatre arches. Sous Jean II, Duc de Bretagne (1286-1305), des libertés sont octroyées aux Foires du Liége et de la Saint Gilles qui se tiennent «au parvis de la chapelle de la Magdeleine du Pont». Durant la Guerre de succession de Bretagne (1341-1364), le Port est plusieurs fois pillé et incendié par les Anglais. Sous la Duchesse Anne (1488-1514) commence la construction (1508) des premiers quais de pierres. Tout le commerce de gros du pays de Dinan passe par le port, en relation constante avec celui de Saint-Malo.

En 1730

S’élèvent de nouveaux quais de granit à Dinan et à Lanvallay d’où s’exportent les toiles à voiles qui produisent 300 à 600 000 livres par an. La marée haute (plus de 7 pieds = 2m50) permet l’entrée de bateaux de 150 tonneaux.

De 1754 à 1783

Le tracé et la construction des « Grands Chemins » augmentent les échanges commerciaux au port de Lanvallay. Il s’y créent de nombreux estaminets et auberges (Le Lion d’Or, la Cour de Bretagne, etc…) La grande Révolution et les années suivantes (1790-1800) provoquent le déclin de cette économie fleurissante.

En 1833

L’ouverture du Canal d’Ille et Rance permet l’existence d’une liaison fluviale entre Rennes et Saint-Malo et l’accès de l’arrière-pays à la mer. De vastes entrepôts sont construits le long des quais de Lanvallay. On y dépose des matériaux de constructions (briques, bois, ciment), des charbons, engrais et amendements agricoles, vins et spiritueux, en plus des marchandises traditionnelles.

En 1862 et aux grandes marées

Des navires de 120 à 150 tonneaux remontent jusqu’aux quais de Lanvallay – Dinan. Le mouvement moyen est en entrée : 374 navires pour 9 500 tonneaux, et en sortie : 347 navires pour 8 500 tonneaux.

Mais l’augmentation importante du jaugeage des navires dans la seconde moitié du XIXème siècle, ainsi que l’apparition du chemin de fer (1880), puis les transports routiers des matières pondéreuses (1948) passant sur le Viaduc, font péricliter le port.

Il ne se réveillera que dans les années 1980 grâce au tourisme, à la navigation de plaisance et à la création d’hôtels et de restaurants.

Le viaduc Dinan – Lanvallay

Depuis de nombreuses années, les populations de la rive droite de la Rance mais surtout les commerçants et édiles de Dinan réclamaient la construction d’un « Grand Pont » permettant de joindre les deux rives en passant par-dessus la vallée.

Dès 1830 un premier projet fut établi par les ingénieurs royaux traversant de la vallée du Bois Harrouart (sud du bourg) à la Porte St Louis. Mais cela ne se fit pas.

Un second projet fut étudié : du bas de la Vieille Côte au pied de la Tour Sainte Catherine. Celui-ci fut retenu. Le Conseil Royal et l’Assemblée Nationale en votèrent la construction, loi du 19 juillet 1846. La première pierre fut posée le 03 Septembre 1846. En même temps la Monnaie de Paris frappe une médaille de cuivre de 175 grammes et d’un diamètre de 69 millimètres représentant le futur viaduc et le port.

Sous la conduite de l’ingénieur Jules FESSARD, suivant les plans de l’ingénieur en chef MEQUIN, les travaux furent rudement menés, malgré les intempéries et les accidents.

Ce viaduc de Lanvallay compte 7 arches sur notre commune et 3 sur la commune en face. D’une hauteur de 40 mètres et d’une longueur de 288 mètres 40, il compte 9 piles de granit et 2 culées à chaque extrémité.

Il est inauguré le lundi 3 septembre 1852 par Monseigneur Claude de LESQUEN, ancien évêque de Rennes. Les fêtes d’inauguration avaient débuté le samedi 1er septembre et se terminèrent donc le lundi. Si vous voulez en savoir plus lisez l’article de Patrick AMIOT paru dans « Le Pays de Dinan » de 1996.

Châteaux, manoirs, chapelles

La commune dispose sur ses différents territoires de nombreuses richesses patrimoniales parmi lesquelles on peut citer :

  • Ses châteaux : Grillemont, Beauvais
  • Ses manoirs : Lande Boulou, la Vairie, la Ville Oris, la Grand Cour…
  • La Chapelle de Tressaint et sa croix celtique inscrite à l’inventaire des monuments historiques
  • De multiples croix sur l’ensemble du territoire.

Signalons aussi que l’if, situé face à l’église de Saint Solen, a été classé « arbre remarquable » à l’inventaire des arbres remarquables de Bretagne.

Yves CASTEL
Historien du Patrimoine