La Parelle

rumex-crispusOn la nomme aussi oseille sauvage. Comme beaucoup de plantes spontanées, elle a des qualités culinaires – jeunes feuilles comestibles (avec modération, car elle contient de l’acide oxalique) – et médicinales – racines dépuratives, diurétiques, toniques…

Alors pourquoi cette plante a t-elle colonisé mon terrain ? Les végétaux ne s’installent pas à un endroit précis sans raison. La parelle par exemple, aime les sols asphyxiants (tassés), gorgés en eau et en matière organique (excès de fertilisant azoté), en résumé, sur des sols en état d’indigestion et déstructurés. Ce diagnostic peut faire peur, mais en prospérant à cet endroit, la parelle joue un rôle pour corriger les déséquilibres de mon sol : en ameublissant la terre avec ses racines charnues, en consommant l’eau et la matière organique pour s’alimenter…

L’inconvénient que peut révéler sa présence est aussi un bon indicateur sur la nature de mon terrain !

Cet exemple est valable pour toute la végétation spontanée. Un jardin est fait de nature et il n’y a pas de frontière avec les espaces sauvages, en prendre conscience est aussi un premier pas pour le jardinier éclairé qui entreprend ce difficile exercice de mieux regarder pour comprendre.

Pour aller plus loin… L’encyclopédie des plantes bio-indicatrices de Gérard Ducerf, éditions Promonature.

Petite précision au sujet de l’article sur la Parelle… La parelle, une oseille sauvage ? Un rumex ?

Certains cotissois ont montré leur désaccord sur l’appellation Parelle – oseille sauvage – Rumex. En effet, les confusions sont fréquentes quand on nomme les végétaux par leur nom vernaculaire ou populaire. La Parelle est bien une oseille sauvage, mais il y a, c’est vrai, un doute sur la variété de Rumex à laquelle elle appartient.

2 possibilités selon la nomenclature des plantes :

Rumex obtusifolius (Oseille à feuilles obtuses ou patience sauvage)

Ou

Rumex crispus (Oseille crépue)

Ces deux plantes sont de la même famille (Polygonacées). Elles ont les mêmes caractéristiques bio-indicateurs. La photo jointe était un Rumex obtusifolius.

Mais dans le langage courant (noms vernaculaires) ces 2 rumex sont également appelés Doche, Grande doche ou Dogue en Normandie, Parelle en Bretagne, Paradelle en Limousin,  ou encore Lapé en Savoie… Sans préciser pour autant de quel Rumex il s’agit. Voilà qui ne facilite pas l’identification d’une région à l’autre ! Certaines mauvaises langues avancent même que la Parelle a autant de noms qu’il y a de communes en France !

Le latin est la langue officielle pour les noms des plantes. Cela évite les confusions qui pourraient survenir de l’utilisation de langues différentes ou même d’une région à l’autre.

J’ai pensé qu’utiliser des noms français rendrait le propos plus accessible, mais il peut induire en erreur ou tout simplement manquer de clarté.

Mea culpa, je préciserai désormais les noms latins.

Une certitude, ces deux Rumex sont des végétaux bien présents dans notre région, alors Parelle ou pas Parelle, ils ne poussent pas par hasard sur certains terrains. Ils corrigent certains disfonctionnements du sol. Tel était le principal propos de mon article.

Merci à ceux qui se sont manifestés. Cela prouve au moins qu’ils s’intéressent !

La grande ortie ou Urtica dioica

photo-Paon-du-jour-2Hôte du paon du jour. Nul besoin de photo pour présenter la grande ortie, tout le monde connaît. Mais le rôle qu’elle joue dans la chaîne alimentaire, mérite que l’on s’y arrête. Son destin est directement lié à la présence de l’ortie, sa principale source de nourriture. C’est ce qu’on appelle une faune associée à une flore, où la plante fournie le gite et le couvert à la chenille de ce papillon, en échange de quoi, celui-ci viendra ensuite la polliniser (ce qui est d’ailleurs le cas de toutes nos plantes indigènes). Les graines sont le régal des faisans et perdrix, les papillons seront ensuite le repas des mésanges, etc. Peu de plantes peuvent prétendre attirer autant de monde.

Sans oublier l’homme qui a été longtemps un grand consommateur d’orties. Ses qualités médicinales, culinaires ne sont plus à démontrer. Oui, c’est bien joli tout ça, mais l’ortie ça pique ! Et pourtant sans comparaison avec certaines espèces tropicales qui sont carrément dangereuses.

Dans l’entourage de notre grande ortie, on trouve la plupart du temps du plantain et de la parelle. En froissant les feuilles de ses dernières et en les frottant sur les zones touchées, on ressent immédiatement un soulagement. Finalement, la nature est bien faite !

En quelques années, l’ortie a retrouvé ses lettres de noblesses au travers de son célèbre purin. Elle est devenue un symbole de la résistance face aux entreprises de produits phytosanitaires, le porte-drapeau d’une nature sauvage qui nous invite à la sagesse.

Et si nous nous piquions au jeu de ses nombreuses utilisations ?!

Une star, ce pissenlit (Taraxacum officinale)

Pissenlit (Copier)Qui ne le connaît pas ? Enfant, on souffle sur ses graines plumeuses pour les voir s’envoler, il est magique. Adulte, on le trouve beaucoup trop vivace dans son jardin, sur les trottoirs et trop présent dans les interstices de la ville.

Mais le connaît-on vraiment ?

Sait-on que la fleur du pissenlit est en réalité une centaine de fleurs rassemblées dans un réceptacle comme toutes celles de sa famille, les astéracées. Ces centaines de fleurs se transformeront ensuite en une multitude de petits plumeaux qui se disperseront avec le vent.

Attractif pour les abeilles, son nectar et son pollen alimentent la première miellée notable de printemps.

C’est à ce moment que ses fleurs ensoleillent les champs et les bords des chemins. Riche en vitamines (A, B, C), en minéraux, en antioxydants et en oligo-éléments… Ses jeunes feuilles se consomment fraîches en salade ou cuitent comme des épinards.

Comme le plantain, il a des propriétés médicinales qui ne sont plus à prouver : dépurative, diurétique, laxative, revitalisante, tonique…

Même s’il n’est pas toujours placé au bon endroit, toutes ces vertus ne méritent-elles pas un peu d’indulgence ?

Éloge du plantain (Plantago lanceolata)

OLYMPUS DIGITAL CAMERALa modestie incarnée, injustement qualifié de mauvaise herbe et pourtant si précieux. Comestible et médicinal, il a aussi des vertus cosmétiques. On en consomme les jeunes feuilles crues en salade. On peut aussi les cuire comme l’épinard. Le plantain lancéolé soulage ulcère, gastrite, diarrhée, en externe simplement froissé soulage les piqûres d’insectes, d’orties… Une page ne suffirait pas à faire son éloge.

Nous sommes sûr que s’il se présente sous vos pas, vous ne le regarderez plus comme avant !